Née un matin de Brumme

Un sourd vent froid d'automne soufflait en bourrasques légères et capricieuses. Des rafales arrachaient aux arbres des lambeaux de splendeur qui toubillonnaient doucement dans l'air pur d'Emain Macha. Les troncs ployaient souplement, environnés de l'or et du pourpre des riches feuilles d'octobre. Le soleil se couchait et ses rayons enflammaient la plaine, véritable manteau écarlate et émeraude. Ça et là, on pouvait apercevoir des constructions d'argent, qui rompaient avec la monotonie de la végétation à l'assault des colline. Les tours se dressaient, fières, tenant bon leur rôle de sentinelle et de défense, prêtes à subir les attaques des envahisseurs.

Assise sur un rocher, l'air pensive, je regardais l'astre solaire disparaitre dans le couchant. Le vent froid jouait avec mes cheveux et transperçait ma cape légère. Je frissonnais dans ma fine robe de laine bleue. La lune se levait déjà, au loin, chassant les dernières lueurs du jour, impatiente de s'instaurer en reine au manteau étoilé. Une à une, s'allumaient les constellations : la Grande Ourse, Cassiopée, Andromède, et Pégase. Au milieu de la nuit se lèverait Orion. Et je l'attendais avec impatience. Les heures s'écoulaient lentement. Quand la rouge Betelgeuse parut bas dans le ciel, je ne fis aucun mouvement, engourdie par le froid. Je scrutais l'horizon, à la recherche de quelqu'un. Je n'étais pas rassurée, je ne connaissais que très peu ce côté du voile.

Une cape claqua et je me retournai vivement. En un bond, il était près de moi et je vis se refléter dans ses yeux verts la lune à son premier quartier. A sa boutonnière, une petite fleur bleue en forme de coupelle épanouissait sa corolle dans l'obscurité tremblottante. Il me prit dans ses bras et m'embrassa les cheveux : "Tu m'as manqué." J'enviai son agilité et sa capacité à se déplacer dans le noir sans être vu.
-Tu m'as manqué aussi.
-Ta mère va bien? reprit-il d'une voix rauque.
-Oui. Hier, elle m'a parlé de toi, pour la première fois depuis 5 ans. Je crois que tu lui manques.

Il resta silencieux.
-Elle ne sait toujours pas que je te vois en cachette, ajoutai-je rapidement.
-Oh !
Un long silence s'ensuivit. Je me sentais bien avec lui, entourée des essences odorantes des arbres hiberniens.
-Hier... Il y a 20 ans hier, je l'ai rencontrée. Le plus beau jour de ma vie, après celui où je t'ai vu pour la première fois.
Je pris une inspiration pour lui annoncer ce que je voulais lui dire. Parler me déchira le coeur :
-Je vais devenir bainshee.
-Quoi?
-Oui. Ma mère semble être une descendante d'une des créatures de Leanshide. Je ne sais pas si tu connais sa légende. Les bainshees sont les fruits de ses expériences malsaines sur des femmes, surtout sur des elfes. Il y a peu, j'ai senti un appel en moi, et quelques fois, mon corps prend une apparence éthérée, et je me sens obligée de crier. Ce cri tue et j'en ai peur. Il me faut apprendre à canaliser ce pouvoir, sinon quoi il me consumera toute entière. J'ai donc traversé le voile.

Il me serra dans ses bras, tarissant mon flot de parole. "Ce sera peut-être la dernière fois que je me trouve tout contre toi" pensai-je, amèrement. Ma gorge se nouait d'émotion, et mes larmes coulaient sans discontinuer.
Les hurlements d'un loup résonnèrent au loin. Et l'on vit bientôt des feux magiques jaillir de l'une des tours que nous surplombions.
-Viens !
Je le suivai docilement à travers les arbres, essayant de faire le moins de bruit possible. Il avançait vite et je peinai à le suivre. Il s'arrêta brusquement et regarda le sol d'un air soucieux. Soudain, une flèche siffla à mes oreilles. Il me poussa dans le dos en me soufflant : "Cours !" J'obéis et entendis derrière moi des bruits de lutte. A travers mes larmes, je vis une cache derrière un rocher, sous un buisson et m'y engouffrai. Des éclats de voix parvenaient jusqu'à moi. Une voix masculine cria en midgardien :
-Il y a encore quelqu'un ici.
-Non, ça m'étonnerait, reprit la grave voix de mon père. Ça doit être un loup ou un blaireau.
-Hmm, mieux vaut aller voir.
Ils s'avancèrent et je me recroquevillai dans ma cachette, terrifiée. Mon âme n'était aucunement liée et je savais que s'ils me portaient un coup fatal, ce ne seraient pas mes maigres talents de guérisseuse qui me sauveraient. Un mouvement dans les feuilles et le visage d'un viking apparut dans le noir.
-Ah, j'avais bien raison.
Ils étaient trois. Je voyais un peu plus loin la figure barbue de mon père qui me fixait d'un air terrifié. Il prit la parole, précipitemment :
-Ce n'est qu'une gamine, laisse-là. Il n'y a aucun honneur à tuer une fillette apeurée sans armes.
-La fillette peut grandir et devenir une menace, dit celui qui m'avait découverte.
-Et elle n'en sera que plus à même de fournir un combat loyal et intéressant, répliqua mon père.
-Mouais, t'as pas tout tord. Hmmm, bon, ma générosité me perdra. Au revoir, gamine, ou plutôt à bientôt.
Je pris ces mots comme une invitation et lu dans le regard de mon père de la peur pour moi, teinté d'un soupçon de fierté, le tout dans un océan d'amour. J'espère que jamais, oh non, jamais, je n'aurai à le tuer.

Le lendemain, je me dirigai vers la capitale. Les blanches tours découpaient des ombres mouvantes dans la lumière de l'aube. Et c'était magique. Cette image me rassura quelque peu. J'allai discuter avec l'instructrice bainshee qui confirma bien ma malédiction. Après quelques temps passés à suivre la voie commune des magiciens, je serai admise dans le cercle fermé de ces étranges femmes magiciennes à la voix meurtrière.

Peu de temps après, je pris un cheval et décidai d'aller visiter ma nouvelle patrie. Je me dirigeai vers Connla et m'y promenai. Le temps était à la brume et des formes étranges émergeaient de la masse compacte, froide et blanche. Je vis trop tard la chose qui m'attaquai. Je ne pus que parer sa première attaque avec mon bâton, et je mourus sur la deuxième. Après... tout est confus. Je me suis relevée à quelques pas de là, et un vieil homme, enveloppé d'une cape, se tenait tout près de moi, un loup à ses cotés. Son visage respirait la paix et la bienveillance. Il me dit : "Rejoins Les Loups d'Argent", puis disparut. Ce nom me plut aussitôt. Loups d'Argent. Mon futur clan. J'espère qu'ils m'apprendront les coutumes celtes et celles des peuples de ce côté du voile.

bravo tres bien tu lis tu est dedans et claque la chute et hop dénouement heureux .

Tres belle histoire bravo et merci pour ce moment de plaisir.

A quand le grand retour au combat....

Brumme, serais tu la providence que la meute attend, celle qui annoncera le retour des Loups d'Argent sur les collines désertées d'Emin macha, suite aux campagnes destructrices menées par les Midgardiens...

Tu ne les porte pas plus dans ton coeur que nous tous....sera tu notre force, notre désir d'en finir avec tout cela, je le crois...

Seul sur les collines de Connla, je regardais au loin, et les étoiles m'offrirent encore une fois l'émerveillement qu'aucun mortel ne saurais saisir....

La prophétie allait commencer, celle qui tiendrais le monde entre ses mains venait de naitre à sa nouvelle vie, elle etait là, et pourtant cachée...

Les mots venait à mon esprit comme le ruisseau descent de la montagne, en bondissant, entremélés et pourtant le message etait si clair : Noro go hûl, bado go Eru (cours avec le vent, va avec les dieux...)
Mi-humaine, mi-spectre, comme le raconte la légende, ecrite sur les fragments du parchemin trouvé il y a aujourd'hui 627 ans dans les sous-sols de la bibliothèque de Tir Na Nogh, au temps de ma jeunesse...

No in elenath hîlar nan hâd gîn (puissent toutes les étoiles veiller sur ton chemin)...

Elle passa à coté de moi, l'esprit de la meute était sur son visage...je souris à cette vision...

Lentement le temps passa, fugitivement elle disparue, la vision était partie...combien de temps devront nous encore attendre....

Le vent froid s'engoufra les longs de vallons suivant le chemin de Howth, et la brise me gela les os. Il était tard, le foyer de la meute m'attendait, mon cheval hennit dans le lointain, je regagnais ma tannière, les yeux emplient d'étoiles et de brumme....

(à votre tour les amis...)

(hummmm faut pas se généer a poursuivre le post ^^ )

Messire Stormzarn,

Vous semblez penser que je suis citée dans une ancienne prophétie? Les loups d'argents auraient déjà été nommés il y a plusieurs centaines d'années sur de vieux parchemins? J'en suis très suprise. Mais je ne pense pas être élue à quoi que ce soit, je ne suis qu'une pauvre elfe qui essaie, tant bien que mal, de maîtriser le pouvoir - ou la malédiction - que dame nature m'a confiée de par mes origines.

Enfin, je me plais bien de ce coté du voile. Hier, j'ai rencontré une séide du 50e cercle qui m'a aidé à m'entrainer, si bien que j'ai atteint rapidement le 20e cercle et je pourrai me joindre à vous dans vos sorties.